Il était une fois un prince ... [ waiting for lust XD ]

Jamais rien vu de plus cucu-la-praline que ce film, tiens ! Ou c'est peut-être parce que mon humeur d'unique spectateur à cette heure avancée n'avait pas suivi ... toujours est-il que les affiches m'avaient semblé cool au possible, pleines de bruit et de fureur si on peut dire pour un bout de papier glacé, et que j'étais très déçu d'avoir dû dépenser mon fric pour un truc avec un câlin sur la joue à la fin quand le héros, blond, délivre l'héroïne, blonde ( et même pas de bière ou de came à chercher dans la fin de cette phrase . )

Pour ne rien arranger, j'étais certes l'unique spectateur à avoir regardé la chose, mais on ne peut pas dire que j'étais seul dans la salle, du moins au début ; le couple qui avait décidément l'intention de s'envoyer en l'air dans un coin sombre se souviendrait sans doute longtemps de mon ''allez faire ça ailleurs !'' en bon vieil argot de Chicago façon Capone à la belle époque ... du coup de pied aux fesses qui avait suivi, moins longtemps peut-être, faut espérer pour eux .

Deux blonds aussi, dont une blonde en plus, berk . C'était de la provoc .

Et voilà votre héros ( brun ) debout dans la fraîcheur insolente de cette casse-pieds de nuit . La nuit me donne envie d'agir et de vivre, et plus de films à cette heure pour se distraire, même pourris de chez pourris ; j'allais quand même pas raccompagner le mec qui tient le projecteur pour mater un DVD porno en me laissant tripoter, vu son genre à tous les coups sa blonde l'attendait pour ça sur un coin de canapé . Un grondement rageur passa mes dents qui grincèrent et fit sursauter des clochards pourtant assis, et je vous parle d'expérience, c'est difficile de sursauter assis par terre, même quand un flic arrivé par derrière en douce vous déclare qu'il confisque votre stock . Hum, assez d'histoires personnelles .

*Si seulement on décidait de me raquetter ... Taper dans une vitrine aux néons éteints, c'est même pas marrant !*

Tiens ? C'est la première fois que je vois une bonne soeur en fugue déguisée en racoleuse de bas étage . En revanche j'ai déjà côtoyé, pas exactement exprès d'ailleurs mais on ne fait pas toujours ce qu'on veut, des racoleuses de bas étage un peu mytho qui se prennent pour des geishas de haut rang et affichent une mine effarouchée, censée être particulièrement féminine et attirer les beaux ténébreux cruels .

Je dois être une version bâtarde de beau ténébreux cruel : je suis beau, je suis ténébreux, je suis cruel, mais je hais ce genre de comportement . Quelqu'un va payer . Pas forcément elle ; la violence gratuite est un excellent passe-temps pour une personne équilibrée qui assume ses pulsions, mais quand la victime est une victime née en puissance qui n'a pas de quoi riposter, c'est plutôt déprimant . Un peu comme réussir douze ricochets de suite sans personne pour applaudir, je ne sais pas si vous suivez le raisonnement .

C'était pas le moment d'ajouter la déprime à la rage, ce cocktail-là a tendance à faire ressortir les pires côtés de ma personne et j'aurais préféré présenter au matin suivant un visage plus séduisant . Une ville où tu comptes t'installer, tu y débarques en triomphateur . Oh, et puis après tout, elle avait prouvé qu'elle savait parler, la poupée de porcelaine pour vieux pervers confit dans le suc de Walt Disney . Tout espoir n'était pas perdu, il y avait peut-être quelque chose à en tirer . Ben oui, désolé, je suis comme ça, la valeur des gens dépend de ce qu'ils me rapportent . Par exemple, Nedim ...

NON ! Espèce de crétin . Je croyais qu'on était d'accord, pas de ''par exemple Nedim'' . Jamais, sous aucun prétexte . Voilà, c'est bien, brave bête .

Je laissai mon manteau retomber souplement autour de mes jambes arrêtées en plein mouvement . Bah oui, j'espérais de l'action, moi . Prêt à bondir et tout ce que tu veux . Tant pis, tant pis ... et donc j'amorçai à regret une volte-face au millimètre près pour marcher lentement sur l'objet de toutes mes attentions ( par défaut bien sûr ) que j'eus bien envie de saisir au collet, mais au dernier moment je me maîtrisai pour je ne sais quelle raison débile en rapport avec les lois de la diplomatie et ma flemme d'étrangler une pleurnicharde, planquer le cadavre, etc ... toutes ces formalités que je réserverais si volontiers à un sous-fifre soumis et peu exigeant, si je pouvais me payer ça sur le marché .

''Bonsoir, j'espère que ce n'est pas moi qui vous ai fait peur .''

Merde, on dirait que je parle à la reine d'Angleterre, où va le monde ? Enfin si c'est le prix à payer pour qu'elle me renseigne, après tout ça me fait réviser la langue classique, ça peut pas me faire de mal .

''Je ne connais absolument pas cette ville et je suis à la recherche d'un lieu de divertissement . Peut-être pouvez-vous m'indiquer le plus proche ? Je vous en serai infiniment reconnaissant .''

Bon, j'avoue, j'ai appris dans un bouquin et si je comprends l'argot - suffisamment pour traiter un deal ou rendre une beigne pour une insulte - je ne me risque pas trop à le parler, parce que voyez-vous, je déteste qu'on rigole sans que je sache pourquoi . Au moins en restant dans le japonais de la haute société je sais pourquoi . Et croyez-moi, j'ai de quoi répondre tout prêt au cas où ça fasse cet effet-là à la noble assistance .

[Tu t'en sors très bien au "je" ^^ Au fait, les sept enfants ont un pouvoir de persuasion par la pensée assez important selon le caractère de la personne. A toi de voir à quel point tu es touché par rapport à ce que je mets entre ** mais il n'est pas possible que tu ne sois pas touché du tout... Surtout avec ton passif et même si Ali est homo ^^]

''Bonsoir, j'espère que ce n'est pas moi qui vous ai fait peur .''

Pride ! Ah non, ce n'est pas ma soeur... Pourtant, on croirait l'entendre parler. Je suis tombée, donc forcément, c'est lui le responsable. Je disimule bien vite l'ombre contrariée qui avait pris place sur mon visage et lui sourit simplement en évitant de répondre. Si c'est réellement un Jifu, il vaut mieux que j'évite de le contredire.

Mais il continue de parler et je me rends compte qu'il n'en est pas du tout un. Offrir sa reconnaissance... Voilà bien quelque chose qui ne viendrait pas à l'idée de ma soeur... Alors je le regarde avec mon regard brillant et lui répond avec des ondulations envoutantes dans la voix:

"Des divertissements ? Il y a bien évidemment le Pussy. Il est ouvert toute la nuit. Je vous aurais bien guidé mais je dois avouer que je commence à avoir un peu froid, mon cavalier pour la soirée n'a pas daigné me racompagner... il a du penser que ça lui couterais trop cher..."

Je souris d'un sourir énigmatique à l'évocation de mon frère et penche doucement la tête sur le côté:

*Tu ne vas pas me laisser grelotter alors que la chaleur de ton corps me tends les bras, beau brun...*

Je m'avance un peu comme pour passer à côté de lui, s'il veut me prendre dans ses bras, c'est le moment où jamais et si l'idée l'a seulement éffleuré, mon tour de passe passe devrait l'aider à passer le pas... Puis je murmure:

"Par contre, votre compagnie me rassurerait jusqu'à ce que je rentre chez moi. Après avoir posé mes achats et avoir revétu une tenue plus décente, je peux vous guider jusque là-bas si vous le souhaitez..."

S'il me suit, nous ne repartirons pas de chez moi avant un bon bout de temps... En tous pas, pas avant qu'il ait succombé à la luxure que représente mon corps...

[ Profil d'Ali, à bon entendeur salut : EXTREMEMENT sensible aux avances de la Colère, de l'Avarice, de l'Orgueil, de la Luxure ( avec ambassadeur masculin mais t'es pas blonde, encore, t'as tes chances si tu es vraiment douée ^^ ), assez sensible à celles de la Paresse, de l'Envie ( si on peut lui faire croire que ça vient de lui-même et pas d'une critique extérieure ^^ ); relativement résistant à celles de la Gourmandise . ]

Et voilà, bingo : pas de bonne soeur à l'horizon, je me passerai de cantiques pour ce soir . Comme de bien entendu, elle me drague . C'est dingue, pas moyen de faire un pas dans un endroit public sans que leurs yeux prennent cette couleur-là, et si je trouve ça moche moi, hein ? Pire que moche, menaçant . Un sale reflet qui ne me rappelle qu'une chose : le temps où je me bousillais les phalanges à balancer des droites dans les miroirs . Bon, c'est pas non plus comme si je me sentais en danger, elle est pas grande, en détresse, du moins c'est l'attitude qu'elle affiche, et honnêtement je m'en débarrasse comme je veux . Il se trouve que je ne veux pas . J'ai besoin d'elle, après tout . Et on fait des frais de politesse qui arrache la gueule, c'est parti ...

''Voilà un monsieur qui ne connaît vraiment pas les manières et auquel je donnerais volontiers une bonne leçon de votre part !''

Ton enjoué, yeux malicieux mais malgré les apparences, qu'il faut bien sauver après tout, je ne plaisante pas . Si seulement elle avait assez la haine contre ce pauvre type pour m'accrocher à ses basques ... Je sens que ça serait fabuleux de lui laisser plein de petits souvenirs sympathiques pour raconter à ses petits-enfants, si il est encore en état d'en avoir ... Une boule dans la gorge : je m'aperçois d'un seul coup que ce qu'ils disaient en tôle était vrai . C'est arrivé une fois, et à force de ressasser dans ma cellule cette unique fois qui m'a coûté ma liberté, j'y ai pris goût . Tsss, ça craint, je sens carrément le goût du sang dans ma gorge ... et je me rends compte que j'étais déjà en train de faire des petits calculs qui n'ont rien à voir avec la défense d'une pauvre demoiselle abandonnée sur un trottoir par son jules indélicat . En fait je tente d'évaluer le degré de sexytude que peut atteindre le petit copain d'une bombe pareille, et la satisfaction que je pourrais trouver à ... oh my gosh . Qu'est-ce qui me prend ? C'est la fatigue . Dis-toi que c'est la fatigue ...

''Pardon ? Bien sûr . Je serai ravi de pouvoir vous être utile . Demander des services aux gens, c'est bien joli, mais je suis quand même pas un mendiant .''

Je succombe à une envie incongrue de prendre les sacs des bras de la fille et j'y trouve une sorte de soulagement que je ne m'explique pas . Peut-être que j'ai besoin de ma dose de gentlemaniaquerie du mois, histoire de me rassurer un peu sur mon propre compte en me mirant dans des yeux qui me jurent que je suis un type bien ... Allez, let's go dans ce cas, je vais pas lutter contre les besoins de la nature - et sans rire je suis prêt à pas mal de concessions tellement j'ai eu peur l'espace d'un instant d'avoir viré cinglé dans ma petite boîte de conserve . Mais dès que je me recule, les mains pleines ( aux innocents les mains pleines ! ) de sacs de course horriblement, typiquement féminins, de nouveau je me sens mal . Fiévreux . Ah ça, mon bonhomme, c'est d'avoir maté l'écran trop longtemps ; trop de luminosité, tu le sais que c'est pas bon pour toi .

Je secoue la tête comme un chien qui sort de l'eau et j'arbore mon sourire de choc : ''Je vous suis !'' Pas question qu'elle capte mon malaise, qu'est-ce qu'elle irait encore s'imaginer . Mais j'espère qu'à son Pussy là, il y a des mecs aussi bien que ce que j'imagine de son petit copain - ma mâchoire se contracte rien que d'y penser, c'est affolant cette réaction . Sinon j'ai peur - là, j'ai vraiment PEUR - de perdre le contrôle pour de bon . Et j'y tiens, à mes nerfs . Ils sont pas bien malins ni bien foutus mais c'est les miens et je les garde, sans blague !

[ wb ^^ ]

Premier réflexe : de quoi elle parle, il y a une bataille à livrer quelque part qui en vaut vraiment la peine ? Où, quand, comment ? Mais non, ça serait étonnant, elle doit parler en l'air pour me calmer . Je ne veux quand même pas lui faire peur, la solitude ne me réussit pas plus que l'alcool . Je souris, l'air de dire : c'était pour rire, bien sûr . Elle a l'air de se calmer un peu sur la séduction, bon point pour elle ; si chacun continue ainsi les compromis, on pourrait devenir bons amis et ça ne sera pas de trop pour moi, vu que je débarque ... enfin, encore faut-il qu'elle puisse me servir à quelque chose .

Ha ha ! Mais c'est une très bonne nouvelle ça ...

''Et vous n'engageriez pas un pauvre aventurier solitaire et loin de son foyer ? Vous avez raison, je ne connais pas du tout la ville et accessoirement je n'ai nulle part où aller .''

Grand sourire fier : ... mais ce n'est pas un problème pour moi, vous vous en doutez . Pas envie qu'elle ait l'impression de me faire la charité, ni que je lui serai éternellement redevable . Je m'achète, bien sûr ; tout s'achète, mais à condition d'y mettre le prix et comme chacun sait les prix sont soumis à des fluctuations suivant la conjoncture ... qu'elle ne s'étonne pas que je me mette soudain à coûter bien plus cher lorsque mes affaires iront un peu mieux . Quelque chose me revient à l'esprit et c'est en la dévisageant d'un oeil aigu que je reprends brusquement :

''Enfin, je connais certaines personnes, celles qui m'ont conseillé cet endroit quand j'ai eu besoin de changer d'air ... mais je les connais sous un pseudonyme . Je ne sais donc pas réellement où ni comment les trouver, n'ayant pas eu l'occasion de prévenir de mon arrivée . Ce sont des amis rencontrés par internet .''

Je n'en dis pas plus ; si elle se sent concernée, elle me donnera quelque chose . Ou pas . Je reste à ses côtés, surveillant l'espace autour de nous, avide de tout ce qui me tombera sous la dent, plus vivant que jamais ; l'air de la nuit a rarement paru aussi vibrant, c'est peut-être à cause de cette sorcière qui m'accompagne ... ou grâce à elle .

Je souris. J'ai à peine parlé du Pussy qu'il veut y travailler… S'il passe son temps au milieu de la luxure, il ne pourra qu'y succomber… C'est un bon début… Mais il y aura succombé avant qu'on arrive là bas… Par contre, je trouve assez original qu'il veuille être embauché sans même me donner son nom… J'incline doucement la tête comme pour prendre un air coquin mais je le regarde avec attention et demande:

"Et à quel poste travaillerait ce Lucky Luke ?"

L'humour… Je ne sais pas s'il partagera, mais c'est ce qui fait le plus souvent mouche. Je remarque aussi qu'il évoque l'absence de toit sous lequel dormir. Je ne vais pas l'inviter chez moi, il y a des limites à l'indécence, par contre… Mais je doute qu'il n'ait les moyens s'il cherche un emploi… Je lui réponds comme sur le ton de la confidence:

"Les hôtes et hôtesses du Pussy peuvent vous loger pour la nuit si leur compagnie vous plait, mais je doute que vous n'y dormiez beaucoup, de plus, nous facturons à l'heure, cela risquerait de vous coûter vos prochains salaires… Je crains malheureusement de ne pouvoir vous aider plus qu'en vous montrant quelques hôtels de la ville, mon ami."

Il ne semble pas avoir envie de charité, mais je ne suis pas certaine qu'il meurt d'envie de dormir sous les ponts de Gloria… D'ailleurs il me parle de connaissances dont j'ignore tout et au sujet desquelles je le trouve très vague. D'un geste inconscient, je lui indique le chemin menant à chez moi alors que je réfléchis à ses paroles puis, interrogative, je réponds simplement:

"Si cela peut vous aider, j'ai un accès à Internet chez moi. Vous pourrez l'utiliser pendant que je me changerais pour prévenir vos amies de votre arrivée. Si vous devez leur donner un lieu de rendez-vous, utilisez le Pussy puisque je vous y emmène après, c'est un endroit connu de tous à Gloria."

Nous arrivons devant chez moi. Je le dépasse alors en quelques enjambées rapides oubliant totalement que cela fait suffisamment remonter ma robe pour que ça en soit vraiment vulgaire et je compose le code de la porte. J'ouvre et l'invite à entrer après avoir allumé.

[Tu peux poster ici ou chez moi, oublie la description, c'est bien plus luxueux et spacieux que ce que j'avais décrit au début… je dois la refaire ^^]